En 1981, à Berne, Dominique Bourquin, Philippe Vuilleumier, Philippe Jeanloz et Stirna Dürrer fondent le Théâtre pour le Moment, une troupe permanente, professionnelle et itinérante. Elle prend comme modèle le fonctionnement du TPR de l’époque, à savoir la permanence des acteurs, la formation continue, la recherche théâtrale et des spectacles gardés au répertoire. Dès sa constitution, la troupe bénéficie d’une petite subvention de la Ville de Berne. Cette subvention se transformera en contrat de confiance renouvelé de trois ans en trois ans (sauf exception !) Le théâtre pour le moment engage alors un travail théâtral autour du bilinguisme qui deviendra une des composantes fondamentales de la troupe (jamais sous la forme de deux versions différentes mais mêlés de toutes les façons dans le même spectacle.

Avec Graal Flibuste de Robert Pinget (…), les fonctions se précisent et Dominique Bourquin devient la metteuse en scène désignée de la troupe. Les créations s’enchaînent au rythme d’une production par année, elles sont résolument tournées vers l’expérimentation, un désir de travailler la langue théâtrale dans son ensemble, de chaque fois se reposer la question des formes et les jeux. Dans cette perspective, les collaborations « à égalité » avec d’autres disciplines se généralisent (dont celle toute particulière avec le peintre Nando Snozzi, qui participe sur scène à deux spectacles). Créés à Berne, les spectacles tournent en Suisse alémanique, en Suisse romande et à l’étranger (France, Allemagne, Belgique, Bulgarie, Indonésie).

L’origine et le processus des créations visant à la découverte d’une forme nouvelle sont à chaque fois différents. Nous ne citerons ici que quelques chemins : développements thématiques choisis par la troupe (Kouboa (1984), Porteur d’eau , La Cour des Miracles(…)) ; explorations du répertoire théâtral (Le Roi Lear (…), Hamlet , (…)) ; questionnements de textes littéraires (Don Quichotte, Graal Flibuste (…)) ; inspirations à partir d’écrits scientifiques (A la belle étoile (…), Botanik fiktions (…)). Nous évoquerons encore A Monsieur O (1988), un spectacle en hommage au danseur japonais Kazuo Ono, chez qui Dominique Bourquin avait travaillé au Japon. Hommage au maître, à l’artiste, au Butô… .

La troupe vit ainsi une aventure de 20 ans de permanence ! Un exploit ! Les hommes et les femmes qui la constituent s’y engagent tous pour plusieurs années sachant qu’ils traverseront quelques aléas, financiers entre autres! En 2001, la troupe arrête ses activités permanentes pour devenir une structure de création sporadique comme toutes les autres. Cette transition se fait en douceur avec la réalisation d’un long métrage Le Silence d’Agnès qui groupe en une fiction tous les acteurs, collaborateurs et amis qui ont traversé l’histoire de ces 20 ans. Une fiction
qui finit bien !

Depuis lors, l’Association du théâtre pour le moment produit ou co-produit divers spectacles …

Quarante ans d’existence et ce n’est pas fini !

Contact: Dominique Bourquin, Terreaux 18, 2300 La Chaux-de-Fonds, +41 79 674 97 76, max.gericke@sunrise.ch.